Ce titre est tellement accrocheur qu’il va vous convaincre de passer deux minutes à lire ce qui suit

Pas envie de trouver un titre rentre-dedans, ni le chapeau futé qui va avec, susceptible d’attirer les regards monopolisés par des sujets ô combien plus affriolants. Je vais encore vous causer boutique. Croyez bien qu’il m’en coûte. Combien j’aimerais plutôt vous parler de Mary Fortune, avec qui je passe mes nuits ces temps-ci, de ces dix reliures du Illustrated London News remplies de gravures plus superbes les unes que les autres que je viens d’acquérir à vil prix, du panard géant que je prends à finaliser ces temps-ci Le Novelliste, cette nouvelle revue qui m’occupe l’esprit à m’en faire perdre le sommeil. Vous voyez ce rectangle gris à gauche de l’écran ? Habituellement, les huit carrés qui le composent s’ornent d’aperçus d’illustrations des derniers sujets traités sur ce blog. Voilà sept carrés qu’il y eut une interruption volontaire de l’image mais pas du son. Sept carrés que je m’astreins à mettre sous le boisseau mes sujets de prédilection naturels pour vous faire part de mes inquiétudes, colères et revendications à propos du métier que j’exerce encore, et que d’autres demain n’auront peut-être plus la chance d’exercer. Rassurez-vous, il ne reste qu’un carré à remplir de gris. Ensuite, l’image reviendra accompagner le son. Je continuerai à militer pour la cause des auteurs tant que j’en aurai le courage, mais ce sera ailleurs qu’ici. Dans cet antre privé, j’en reviendrai à mes moutons, ceux qui bêlent à tout va que la vie est belle, que les livres sont beaux, et que seul importe le plaisir partagé à les écrire et à les lire.

Lorsque je suis devenu traducteur littéraire après bien d’autres détours professionnels, je ne me suis pas posé de questions. J’avais un savoir-faire, un éditeur proposait de me rémunérer pour l’exercer, il paraissait possible d’en vivre en ne ménageant pas sa peine, le reste importait peu. Je me suis donc mis à l’ouvrage, et lorsqu’est venu […]

Le silence des manieurs de plume

Quel pied, d’être un manieur de plume qui essaye d’exercer de manière professionnelle son petit talent et d’en tirer tant bien que mal sa quotidienne pitance !

  Tu passes d’abord des années à abattre un travail de moine pour te former, te perfectionner, te faire une place dans un monde qui ne se prive pas de te faire sentir qu’il se débrouillerait très bien sans toi. Ensuite, avec un peu de chance, tu te trouves un éditeur (ou plusieurs) pour t’exploiter […]