Je me garderai bien d’accoler une étiquette à cette musique, mais les jeunes d’aujourd’hui y verraient sans doute de l’ambient. Il émane de ces treize plages une impression de sérénité apaisante et vivifiante à la fois, car si le carambolage neuronal n’est pas au menu, on est loin pour autant de ces lénifiants gloubiboulgas new-age qui vous embourbent la matière grise dans une poisseuse mélasse.
L’habileté du poly-instrumentiste est perceptible sans devenir envahissante. Les convictions de l’écolo-bouddhiste sont présentes sans s’imposer. La vaste culture musicale du compositeur et ses talents de conteur achèvent de convaincre. Car même si le disque est entièrement instrumental, c’est au récit d’un voyage et à ce voyage lui-même auquel nous sommes conviés. Un trip, quoi, avec ses différentes phases, ses étapes, ses paysages.
Et cette invitation au voyage, il vous suffit d’adresser un mail à l’intéressé (francis.valery@mail.be) pour la recevoir. Pas de facture cachée au fond de l’enveloppe. Aucun retour attendu, sous quelque forme que ce soit. Simplement, sur le principe d’un Bandcamp entre amis, si vous souhaitez soutenir cette démarche et permettre que d’autres puissent en bénéficier, libre à vous de remercier sous forme d’une obole laissée à votre discrétion. Et si vous avez aimé, quelques mots pour le dire à l’artiste seront assurément appréciés.
Dans le courrier qui accompagnait le CD que j’ai reçu, l’ermite de Cubnezais donne en outre quelques nouvelles qui rassureront ses amis, dont je m’honore de faire partie, et depuis un bail. Sans entrer dans les détails (le monde n’a jamais été tendre avec les créateurs, et ce n’est pas près de s’arranger), disons qu’au terme d’une année de galères diverses, Francis peut souffler et de nouveau se consacrer à ce qui a toujours importé le plus à ses yeux : littérature et musique. Il ne m’en voudra pas ‒ du moins je l’espère ‒ de le citer :
« Donc, je me suis ‒ enfin ! ‒ remis à l’écriture d’Ayou qui s’achemine vers un format de type novella/court roman, accompagné par un CD de musique « autochtone » et par divers documents (glossaire, petite encyclopédie, illustrations). Ce projet avait fait en 2016 l’objet de mon second Kickstarter (après le Poème Symphonique d’après et autour de Zacharius de Jules Verne). Il avance de nouveau assez vite. » Autre projet en cours détaillé dans ce courrier, un CD de chansons qui fera l’objet d’une diffusion comparable à celle de Kogarashi.
A suivre, donc… Et pour patienter, il n’est pas interdit de nourrir sa liseuse avec Les sources du Nil, l’un des romans du monsieur (publicité éhontée libre et gratuite elle aussi), disponible ici.