Bonnes nouvelles de l’homme des bois, sous forme d’un CD présentant son travail musical de ces deux dernières années. Lendemain de week-end électoral difficile ? Faites-vous du bien en ajoutant ces treize titres à votre play-list. Qui plus est, l’objet est entièrement manufacturé à la maison et offert à qui veut s’y intéresser. Une démarche de générosité et d’indépendance qui ne pouvait que séduire l’ours danseur, dont les Ol’Chap s’inscrivent dans la même lignée.
Je me garderai bien d’accoler une étiquette à cette musique, mais les jeunes d’aujourd’hui y verraient sans doute de l’ambient. Il émane de ces treize plages une impression de sérénité apaisante et vivifiante à la fois, car si le carambolage neuronal n’est pas au menu, on est loin pour autant de ces lénifiants gloubiboulgas […]
La place qu’occupe la musique dans la vie de chacun est un bon marqueur de l’attention que l’on porte à soi-même et à ses besoins, ou a contrario, du sacrifice que l’on fait de ceux-ci au profit d’impératifs présumés supérieurs. À l’adolescence, elle est le support indispensable de l’affirmation de soi, de l’identification à un groupe, et l’on en écoute d’autant plus qu’il y a tant à découvrir, et tant à aimer. Jeune adulte, on a fait ses choix et l’éventail se restreint avec des goûts musicaux plus affirmés et plus sélectifs ; ils le sont d’autant plus que par nécessité, parce que la vie va et qu’il faut bien suivre, le temps consacré aux loisirs ne peut que se restreindre. Inutile d’appuyer là où ça fait mal, je vous fais grâce des stades suivants mais in fine le constat est immuable : là où l’on pouvait écouter trois ou quatre disques par jour en nos jeunes années, on n’en écoute plus vraiment que trois ou quatre par mois lorsque l’on s'est chargé d’ans et de responsabilités. Lamentable constat.
Il l’est d’autant plus, lamentable, que l’addiction musicale est sans autre danger qu’un profitable divertissement chronophage, et qu’en outre elle peut faire office de respiration aussi importante et vitale que celle qui nous fournit l’oxygène, quand l’air que nous respirons est chargé d’autre chose que de gaz d’échappement et de particules fines. Autant dire […]
La poésie de Karin Boye continue d’inspirer les jeunes générations de musiciens. Dans un registre ‘noise, acid techno, minimal techno’, ce morceau d’Orphan Ann n’en est que l’ultime illustration en date. Le quatrain répété en boucle est extrait de ‘De sju dödssynderna’ (Les sept péchés capitaux, 1942), ultime recueil de poèmes (posthume) de l’auteure de ‘Kallocaïne’.
Från dig stal den tanken? — Du skrämmer mig, hädare. Den som vill äga anden är andens förrädare. Djupt måste själen böjas att stiga i riket in. Du kanske kan bli sanningens — men sanningen aldrig din. On t’a volé tes pensées ? – Blasphémateur ! Tu m’effraies… Qui veut s’approprier l’esprit n’est que traître à […]
Si je vous disais tout le bien que je pense de Jef Benech, vous m’accuseriez d’en rajouter et vous auriez tort. En plus d’être un ami cher, un homme de cœur et de conviction, un musicien talentueux, un graphiste doué et la cheville ouvrière du label discographique aventureux Mecapop, Jef est également devenu pour moi le complice enthousiaste et généreux sans lequel OL’CHAP ne serait pas ce qu’il est. Faute de pouvoir vous causer du projet sur lequel il travaille actuellement (chut ! c’est encore un secret…), vous lirez ci-dessous une rapide mais enthousiaste recension du magnifique album par lequel a débuté l’impeccable collection ‘Creatio ex materia’. ‘Partial’, direz-vous ? Certes, je ne le nierai pas. Mais objectif aussi. Et sincère.
Le tribute musical à un artiste ou une œuvre est un exercice casse-gueule. Dans le pire des cas, on obtient un salmigondis indigeste bien vite sorti des mémoires (je ne citerai donc pas d’exemple) ; dans le meilleur, le tribute parvient à transcender son modèle et à s’ériger au rang d’œuvre à part entière […]