une force éparpille nos vies
de nous se joue comme de billes
roulant doucement vers un gouffre
où choses, bêtes et gens glissent
pas un ne sait qui nous lance ni
pourquoi nous roulons vers l’abîme
car nul ne remonte à la source
d’où toute vie procède et coule
les unes dévalent en silence
d’autres dans un bruit de tonnerre
certaines brillent, d’autres pâlissent
mais toutes tombent à mesure
demain, très tard, nous finirons par
comprendre et accepter peut-être
qu’à vivre ni rime ni raison
n’est trouvable ni nécessaire
chimères que nous autres hommes
en vie par le caprice d’un prince
dédaigneux qui jamais ne donne
que pour reprendre sa mise enfin
de nous resteront quelques crânes
polis comme galets par le temps
blanchis par le soleil et foulés
au pied par des enfants de géants
© Leo Dhayer 2017
Illustration : Anonyme (longtemps et faussement attribué à Goya), El Coloso (1808-12), document Wikipedia.
À mettre en musique et en cadence tout ça… Qu’en penses-tu Léo ?
Hello, Jef ! J’en pense que si un fou voulait bien s’y coller, je serais le plus heureux des hommes !!! 🙂
Je VEUX entendre ceci ! (mais je ne pense rien, je veux, c’est tout ^^)