Jack London, l’homme qui savait parler aux éditeurs

Ce n’est pas que je veuille donner le mauvais exemple aux auteurs ayant gentiment accepté d’essuyer les plâtres du premier numéro du Novelliste (ni à ceux qui, je l’espère, les imiteront bientôt), mais la chose me fait trop rire pour que je la garde dans un coin de mon disque dur.

 

« Et cette nouvelle que nous annoncions dans le numéro d’automne ? » s’inquiète l’associate editor du Century, dans une lettre adressée à Jack London le premier mars 1905. « Nous travaillons à présent sur les numéros de l’été et souhaiterions disposer d’une histoire, de quatre à cinq mille mots de préférence, dans votre meilleur style. Auriez-vous l’amabilité de vous y consacrer sérieusement ? »

Laconique et à peine lisible, Jack lui répond, à même la lettre d’origine :

Vous aurez l’histoire dans un mois, six semaines tout au plus. Pardonnez la précipitation, je dois attraper un train.

Le vendeur qui proposait ce document sur Ebay précisait que la nouvelle ne fut jamais livrée. Je n’ai pas vérifié la chose, mais cela me semble plausible. Le squelette de l’associate editor, dans sa tombe, doit l’attendre encore…

(Sur les rapports parfois houleux et difficiles qu’entretenaient les auteurs avec les magazines qui publiaient leurs œuvres, on pourra lire, dans le premier numéro du Novelliste, Comment écrire une nouvelle ?, article de Robert Barr traduit par Jean-Daniel Brèque.)

6 commentaires sur “Jack London, l’homme qui savait parler aux éditeurs

    1. Puisque la méthode semble fonctionner malgré tout (merci Jean-Daniel) je vais m’empresser de te satisfaire… pour te réclamer la suite de « Charlotte » ! 🙂

    1. Impossible ! Outre que le texte est déjà traduit, Jean-Daniel est un grand professionnel qui tient toujours ses promesses.

  1. Vérifié sur le site fiction mags index: « The Century Magazine » a bien publié une novella de Jack London, « All Gold Cañon », dans son numéro daté novembre 1905.
    Etonnant, non?

    1. Que les mânes de Jack me pardonnent ! 🙂 Ceci dit, si c’est une novella, il n’a tout de même pas respecté la sacro-sainte jauge des quatre-cinq mille mots demandés…

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