Mille dollars par jour ! par Adeline Knapp, 1893

Une nouvelle chaque mois, ça vous dit ? En prélude et en bonus au numéro deux d’OL’CHAP qui se fait attendre, je suis heureux de pouvoir initier cette formule avec Adeline Knapp, pour la première fois traduite en français avec ce texte. À une question que bien peu se posent ‒ ‘Que vaut l’argent ?’ ‒, l’auteure a le mérite de répondre sans ambiguïté ‒ ‘Rien du tout !’ ‒, non sans une certaine finesse et avec une implacable logique. Il va sans dire que bien plus qu’une contribution au débat actuel sur le revenu universel (ce qui n’aurait aucun sens étant donné la date de publication), cette nouvelle nous invite à faire un pas de côté en réfléchissant à ce que pourrait être un monde débarrassé de ce tyran de papier, le fric roi, pour peu que nous le voulions. Et pour une présentation plus poussée d’Adeline Knapp et de son œuvre, rendez-vous dans ‘La machine récalcitrante et autres fables sociales’, son recueil de nouvelles à paraître en OL’CHAP fin février.

  « Ce dont nous avons besoin, lança l’orateur du mouvement contre la pauvreté, c’est d’une répartition équitable des richesses. Le maudit rentier, l’aristocrate aux mains blanches, le politicien spoliateur du bon peuple – tous doivent s’effacer ! Nous voulons un partage de l’argent et des fruits de la terre qui fera de chaque homme un être […]