Kallocaïne, ce sont ses lecteurs qui en parlent le mieux

Entre les intentions qui conduisent un traducteur à faire des choix (car la traduction est principalement une affaire de choix), et leur réception par le lecteur qui ne les perçoit pas toujours ou ne prend pas la peine de le signaler, il y a un gouffre. Et lorsque par exception ce gouffre est comblé grâce à une lectrice qui prend la peine d’exprimer son ressenti non seulement sur sa lecture mais aussi sur les intentions du traducteur, en le remerciant, le traducteur fier comme un pou s’empresse de relayer la bonne nouvelle sur son blog. Merci Sophie !

  Dans la veine des autres romans dystopiques classiques de la première moitié du XXème siècle, on est dans un monde où l’Etat Mondial a un œil et une oreille partout, jusque dans les chambres. Un monde où on évite de parler quand on se trouve dans un endroit où les micros ne captent pas […]

Kallocaïne redux (suite)

Reçu aujourd’hui un exemplaire du cinquième tirage de ‘Kallocaïne’, avec une quatrième de couverture remaniée. Au dixième, c’est promis, j’arrête de compter… Pour fêter ça, cadeau, une des scènes capitales du roman

  À l’issue d’un interrogatoire particulièrement éprouvant – le premier jour, qui plus est, juste avant la pause de midi –, celui d’un vieil homme qui délirait à propos d’envies de meurtre, bien qu’il n’en eût jamais commis et n’en commettrait probablement jamais, je ne pus m’empêcher de laisser libre cours à mon désarroi. En me tournant […]

Kallocaïne en tirage limité hard-cover hors commerce

C’est un chouette volume relié sous jaquette quadri pelliculée, tiré à une soixantaine d’exemplaires. Vous ne le trouverez nulle part en librairie, car l’éditeur en a fait un tirage limité hors commerce destiné à récompenser les souscripteurs d’une de ses opérations promotionnelles. Outre le contenu intégral de l’édition courante, on y trouve la traduction inédite d’un article de Karin Boye intitulé ‘Les grands livres de mon enfance’ et un portrait photographique de l’auteur. Venir vous le présenter ici n’est pas pur sadisme de ma part. Je tenais simplement à ce qu’il en reste une trace quelque part, mais également à partager avec vous un extrait du bonus qui ne reparaîtra sans doute pas ailleurs avant plusieurs années.

  Min barndoms roliga böcker (Les grands livres de mon enfance) est un texte autobiographique écrit par Karin Boye au cours du premier semestre 1921 (elle avait donc vingt et un ans et n’avait pas encore publié son premier recueil de poèmes, Moln, qui ne devait paraître qu’un an plus tard). Il a connu une […]

Kallocaïne redux

19 janvier 2017. Un an après sa sortie, la nouvelle traduction française du chef d’œuvre intemporel de Karin Boye (paru en 1940, au plus fort d’une des périodes les plus noires de l’histoire), revient en force dans les librairies avec son quatrième tirage. L’occasion d’un bilan ? Pourquoi pas. Et aussi de quelques remerciements. Avec en prime la traduction d’extraits d’une importante lettre de Karin Boye rédigée peu avant la sortie de son roman.

  Le pari de retraduire et rééditer en poche, à un prix abordable pour tout un chacun, un chef d’œuvre suédois mal connu de la dystopie n’avait a priori rien d’un rendez-vous assuré avec le succès. Le courageux éditeur (André-François Ruaud, boss des Moutons électriques) et votre humble serviteur (traducteur transi d’admiration pour l’œuvre de […]