Fondateur, rédacteur-en-chef et seul collaborateur de l’Escarmouche (feuille satirique qui compta dix numéros, du 12 novembre 1893 au 14 janvier 1894), l’auteur de 'Biribi' et du 'Voleur' (qui ne paraîtra que trois ans plus tard) y passe à la moulinette de son humour iconoclaste les vieilles gloires comme les travers bourgeois et les scandales d’une République affairiste. Quelques artistes et non des moindres (Toulouse-Lautrec, surtout, mais aussi Ibels, Steinlen, Bonnard ou Hermann-Paul) l’assistent dans cette tâche en laissant, pleine page, toute latitude à leur liberté créative. Dans le numéro 4 et dans le cadre d’une série d’entretiens imaginaires, c’est au tour de Zola de venir contribuer à ce jeu de massacre. Un portrait plus vrai que nature ? À vous de juger… Mais juste ou non, l’exercice n’en reste pas moins jubilatoire aujourd’hui encore.
Chez M. Émile Zola Au lendemain de la représentation de L’Attaque du Moulin, dès que les polémiques déterminées par la mise à la scène de ce morceau capital de la littérature française se furent produites, nous conçûmes un projet hardi, et même, disons-le, extravagant. Mais, avant de le mettre à exécution ‒ nous ne refusons […]
Dans les colonnes de la revue belge Le coq rouge, l’écrivain français Camille Mauclair fait paraître en décembre 1895 une chronique au vitriol dénonçant la réaction de son confrère François Coppée dans « l’affaire » qui occupe alors l’Europe littéraire : la condamnation et l’emprisonnement d’Oscar Wilde pour faits de « pédérastie ». La plume est vive, la cause noble, la condamnation sans appel, le courage indéniable (on ne s’attaque pas impunément à un écrivain aussi établi à l’époque de l’est François Coppée). Rien que pour ces mérites, ce billet restituant une polémique oubliée a sa place ici. Puis, la curiosité pousse à aller lire le papier incriminé et la nausée survient. L’article de Coppée est effectivement puant, ignoble, et l’on comprend que la réaction de Mauclair n’a rien de surjoué et qu’elle est tout à son honneur. Les deux documents, fragments d’histoire littéraire par le petit bout de la lorgnette, sont rassemblés ci-dessous. Inutile d’en rajouter dans la glose, chacun se fera son opinion, mais il est un fait indéniable : on continue de lire Wilde aujourd'hui, alors que Coppée...
Lettre parisienne [L’exemplaire reproduit sur Gallica porte la dédicace suivante, à l’encre violette, signée par Camille Mauclair : « À Jean Lorrain, en souvenir de sa franche attitude dans l’affaire Oscar Wilde. »] Sous ce titre, j’ai accoutumé de donner au Coq rouge, mensuellement, des impressions sur les événements littéraires et artistiques de Paris. Les lecteurs de cette […]