Encore une savoureuse page de prose de Georges Eekhoud

Je continue de me régaler, en levant le pied pour faire durer le plaisir, des derniers feux des ‘Communions’ de Georges Eekhoud. La page d’aujourd’hui est tirée de la nouvelle ‘Appol et Brouscard’, qui narre les folles amours de deux jeunes malfrats, ces ‘voyous de velours’ chers à l’auteur, aussi différents l’un de l’autre que la nuit et le jour. La scène se passe dans la ‘colonie pénitentiaire’ de Merksplas, dans la Campine anversoise qui est à Eekhoud ce que la Provence est à Giono ‒ camp de redressement qui deviendra en 1936 une antichambre des camps de la mort pour les réfugiés juifs.

  Et une fois de plus, le lecteur ébahi tombe en arrêt et se demande : « comment fait-il ça ? » Je conçois bien, messieurs, mesdames, ce que peut avoir d’agaçant cet enthousiasme de gamin follet qui importune les passants sur la plage pour leur montrer les fascinants coquillages qu’il a trouvés. Pardonnez-moi, mais ceux-là sont vraiment beaux […]

Une page de prose de Georges Eekhoud

Je poursuis mon exploration des formes courtes du polygraphe belge d’expression française Georges Eekhoud (1854-1927). Après avoir dévoré toutes les kermesses (‘Kermesses’, ‘Nouvelles Kermesses’, ‘Dernières kermesses’), les textes éparpillés publiés de manière posthume (‘Proses plastiques’) ainsi qu’un autre, de jeunesse, singulier et fantastique (‘La danse macabre du pont de Lucerne’), après m’être délecté des délices fin de siècle et décadentes (‘Proses patibulaires’), me voici plongé dans le dernier volume qu’il me reste à découvrir (‘Mes communions’, le préféré, à juste titre, de Mirande Lucien, spécialiste et biographe de l’auteur) et dont la fin s’annonce bien trop proche à mon goût.

  Et là, cette nuit, entre deux nouvelles traitant de l’enfance malmenée sous des dehors bien différents (Le coq rouge et Des Angliers), voilà que les états d’âme d’une comtesse amoureuse font mes délices (La tentation de Minerve)… Elle est, la page qui suit, de celles devant lesquelles on tombe en arrêt, que l’on relit, […]